Juger la « terreur ». Justice transitionnelle et République de l’an III (1794-1795)

Sous la direction de Hervé Leuwers, Virginie Martin, Denis Salas, Histoire de la Justice, n°32, Paris, AFHJ/La Documentation française, 2021, 272p.

D’août à décembre 1794, alors que la Convention prétend remplacer le mot d’ordre de « terreur » par celui de « justice », le fonctionnement du Tribunal révolutionnaire se transforme en profondeur. Suite à l’exécution de Robespierre, cette mutation n’est que l’un des aspects d’une politique qui tente de clore un épisode traumatique, puis d’établir un régime nouveau, en rejetant une partie du passé. Pour la comprendre et la mettre en perspective, certains historiens ont récemment convoqué la notion de « justice transitionnelle ».

Le concept s’est particulièrement affirmé dans les années 1970 et 1980, notamment en Amérique latine et en Afrique du Sud. Il évoque les mesures adoptées pour rétablir l’Etat de droit après une guerre ou une crise intérieure majeure : recherche de la vérité, punition de responsables, réparations aux victimes, travail de réconciliation nationale et réformes pour établir un système démocratique.

La notion est le fruit de notre temps… Peut-elle devenir un outil d’analyse historique ? Pour y répondre, ce volume explore un moment clé de la Révolution française, qui correspond à la sortie de « la Terreur », telle qu’elle les contemporains la définissent. En centrant les réflexions autour des notions de victime, de réparation, de mémoire, de réconciliation, de garantie de non répétition, cet ouvrage invite à une relecture de l’an III (1794-1795) au prisme de la notion de « justice transitionnelle ».

Sommaire suivi de l’introduction d’Hervé Leuwers

Préface de Denis Salas

Conclusion de Virginie Martin

error: Content is protected !!