Justice en Guyane. A l’ombre du droit.

Sous la direction de S. Humbert, Y. Urban, n°26, Paris, AFHJ/La Documentation française, 2016, 310 p.

Il semble que la justice a un rôle particulier à jouer dans la manière de faire vivre la démocratie dans une région comme la Guyane. Directement confrontée à la diversité culturelle (songeons aux Amérindiens et aux Noirs marrons), quelle peut-être sa contribution à la culture démocratique ? Est-ce la fiction française d’un peuple –un, sujet d’un droit homogène, qui demeure sa ligne de conduite ?

C’est cette approche à la fois historique, juridique et anthropologique, de Louis XIV à 2014 qui est proposée dans cet ouvrage : D’abord une histoire de la justice en Guyane dans la longue durée ce qui suppose d’évoquer le rôle des juridictions dans les périodes esclavagistes et anti-esclavagistes. Puis l’histoire pénitentiaire qui a marqué le territoire et la mémoire collective. Ensuite, est abordée la manière dont l’institution française traite spécifiquement les affaires civiles, commerciales et pénales.

Le décalage existant entre le droit coutumier et le droit positif soulève depuis longtemps un questionnement qui n’est toujours pas résolu tant « le peuple de Guyane » est composite et tant les particularités sont nombreuses : uniformité ou diversité ? Primat du droit étatique ou de la coutume ? Pluralisme juridique accepté ou recherche d’une unité du droit ? Une meilleure connaissance de la loi apporterait-elle des réponses ?

Ces journées régionales d’histoire de la justice ont mis en avant les faiblesses d’une telle méconnaissance et en particulier révélé un grave problème : celui de l’enfance en danger ce qui a justifié la mobilisation de ressources universitaires, judiciaires et associatives locales.

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