Les acquittements scandaleux des années folles. Quand le crime impuni devient erreur judiciaire

Marc Hedrich, Paris, Michalon 2024, 248p.

« Le jury a acquitté l’assassin de Jean Jaurès ! » , titre L’Humanité après la libération de Raoul Villain. Le journal ne se trompe pas en faisant des jurés les acteurs principaux de cette décision : à cette époque, c’est eux qui font et défont les coupables !

Villain n’est pas le seul à bénéficier de ce verdict : quelques années plus tôt, Henriette Caillaux, l’épouse du ministre des Finances, a été blanchie de l’assassinat du rédacteur en chef du Figaro, pourtant abattu de sang-froid. Quant à la jeune anarchiste Germaine Berton, elle aussi est acquittée en 1923 après avoir tué à bout portant Marius Plateau, journaliste de L’Action française, pour… venger Jaurès.

D’une plume aussi alerte que convaincante, Marc Hédrich fait revivre ces procès qui secouèrent l’opinion publique durant les Années folles. Du passage à l’acte aux plaidoiries des avocats, il livre un récit minutieux des trois affaires et de leurs conséquences dans l’histoire de la justice. et éclaire ainsi le rôle essentiel de sa figure la plus démocratique : le juré.

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