Alexandre Lunel, Paris, LEH éditions, 2019, 196p.
À l’évocation de la folie, on ne peut qu’être saisi par les images carcérales du traitement jadis réservé par la société au fou entravé et isolé derrière de hauts murs. Pourtant, cette histoire ne doit pas se laisser si aisément « enfermer ». En arrière-plan se dégage une autre réalité, celle du soin et de la prise en charge du malade par le médecin. Depuis l’Antiquité, la folie est source d’intérêt, de fascination et de crainte. Du furieux à l’idiot en passant par le fou de Dieu et le possédé, celui que l’on appellera aliéné au XIXe siècle et malade mental au XXe siècle questionne chaque époque sur son identité et sa place dans la société. Du cercle familial vers la scène publique, le fou est ballotté au cours des siècles au gré de vents souvent contraires qui poussent tantôt à l’intégrer tantôt à limiter ses agissements. L’évolution historique témoigne de cette délicate recherche du point d’équilibre entre protection du fou et garantie de l’ordre public. En marge des idées reçues, ce livre raconte l’histoire tourmentée du face-à-face entre la société et le fou de l’Antiquité jusqu’à nos jours.