Entretien avec Henri Leclerc

Né en 1934, il a commencé sa carrière au début des années 1950 aux côtés de l’avocat Albert Naud (qui lui a légué sa bibliothèque, que lui-même avait reçue du président Raymond Poincaré). Ancien secrétaire de la conférence, ancien membre du conseil de l’Ordre des avocats de Paris, il a été président de la Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen de 1995 à 2000 et en est toujours président d’honneur. Il est l’un des plus grands avocats pénalistes de France ; il a pour principaux domaines d’intervention : les affaires criminelles, les secteurs du droit pénal économique et du droit pénal de la santé, mais aussi le droit de la presse, les libertés publiques.

Henri Leclerc a accompagné le mouvement social, aux côtés des paysans travailleurs, des mineurs de fond, de la CFDT, des militants luttant pour l’amélioration des conditions de détention et a dénoncé les conditions de détention dans les prisons de haute sécurité.

Fondateur du cabinet Ornano, qui est devenu en 1994 la SCP Henri Leclerc et Associés, il traverse tous les grands procès, plaidant pour la défense de clients célèbres comme le mathématicien Alexandre Grothendieck, Richard Roman, Lucien Léger, Charlie Bauer, Michel Vaujour, François Besse, Roger Knobelspiess, Florence Rey, le docteur Diallo, Hélène Castel, Jacques Viguier, Véronique Courjault, Dominique de Villepin, Dominique Strauss-Kahn. Pendant de nombreuses années il interviendra dans des procès de presse, défendant le journal Libération, son directeur de publication, Serge July, et les grandes signatures du journal pendant plusieurs décennies. Il a défendu également Le Nouvel Observateur dans la procédure en diffamation intentée par le préfet Papon, ainsi que Robert Badinter contre Robert Faurisson ou les Éditions Fayard et nombre de personnalités.

En même temps, il est intervenu dans des affaires de droit pénal financier, assistant de grandes banques poursuivies pour blanchiment, mais aussi dans des affaires de droit pénal de l’environnement, comme l’affaire de l’Amoco Cadiz, ou de droit pénal aérien, comme la catastrophe du mont Saint-Odile ; sans oublier son intervention dans des affaires de santé publique, comme le procès de l’hormone de croissance.

Lors de procès politiques comme ceux des indépendantistes guadeloupéens ou des arméniens, il sera toujours en tête de la défense. Il est également intervenu comme partie civile dans l’affaire Omar Raddad (défendant la famille de Ghislaine Marchal) et a défendu la famille de Pierre Overney.

Au mois de septembre 2018 il a publié son autobiographie La Parole et l’Action ; par ailleurs, il a écrit dans de nombreuses revues juridiques et est l’un des contributeurs réguliers de Legipresse, revue spécialisée en droit de la presse et la communication.

La promotion 2015-2016 de l’École de formation du barreau (EFB) de Paris, dont il est le parrain, porte son nom, et il intervient aujourd’hui dans de très nombreux colloques.

Membre de la CNCDH, il est Commandeur de la Légion d’honneur.

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