Michel Biard, Philippe Bourdin, Hervé Leuwers, dir., Ferney-Voltaire, Centre international d’étude du XVIIIe siècle, 2 volumes, XXXIV + 1310p.
De l’entrée en république, le 21 septembre 1792, jusqu’à l’amnistie qui espérait une nouvelle fois clore la Révolution, le 4 brumaire an IV (26 octobre 1795), quelque neuf cents hommes ont siégé sur les bancs de la Convention nationale. Ensemble, non sans de profondes divisions, ils ont élaboré les bases d’une constitution démocratique mort-née (juin 1793), établi un « gouvernement révolutionnaire » destiné à «fonder» la république en période de guerre extérieure et intérieure (octobre 1793), puis inventé une république des «meilleurs», celle du Directoire, par la Constitution de l’an III (août 1795).
Les hommes qui ont écrit l’histoire de ces trois années majeures demeuraient pour une partie d’entre eux méconnus. Depuis le Dictionnaire des Conventionnels de Kuscinski (1916), œuvre remarquable, mais inachevée et posthume, aucun travail d’ampleur n’avait permis d’examiner leurs parcours. Ces dernières années, les publications du Dictionnaire des Constituants (1991), puis du Dictionnaire des Législateurs (2007), sous la direction d’Edna Lemay, rendaient cette lacune plus visible encore. C’est pour la combler que ce Dictionnaire des Conventionnels, élaboré par une cinquantaine d’auteurs, a été conçu dans le cadre d’un projet financé par l’Agence nationale de la recherche; il retrace le parcours politique de ces fondateurs de la Première République, leurs missions dans les départements ou auprès des armées, leur travail dans les comités, leurs prises de position, leurs conflits et parfois leurs décès tragiques, en mettant les années 1792-1795 en perspective, par la présentation de leur cheminement, avant et après la Convention.